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Le Cambodge vu par Jeanique

Par Le 19/11/2011

Photos du Cambodge mises en musique par Jeanique, sur une chanson de Christophe Maé

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Back to the future

Par Le 20/10/2011

Je n'étais pas dans une DeLorean, mais seulement à l'arrière d'un de ces nombreux scooters Honda. C'était en allant voir les temples de Sambor Prei Kuk situés à une trentaine de kilomètres au nord de Kompomg Thom. En dehors donc des grands axes routiers, dans la campagne cambodgienne, avec ses panneaux explicites (une tête de mort avec «danger mines» écrit en-dessous) accrochés aux arbres ou alors ceux qui présentent le groupe ayant travaillé au déminage des régions désormais sûres. Dans cette campagne, j'ai vraiment eu l'impression de me retrouver à la fin du néolithique, l'époque des agriculteurs-éleveurs: villages de huttes sur pilotis, certaines aux toits de paille et parois de feuilles tressées, certaines en planches et tôles, placées autour d'un puits. Parfois, on aperçoit une forge et des chars à boeufs, ou alors les foyers pour cuire au bois et les énormes jarres en terre cuite pour conserver l'eau de pluie, mais aussi les animaux (vaches, buffles, poules, canards, chiens) au milieu des habitations. J'avoue que je ne m'attendais pas forcément à «remonter aussi loin dans le temps» (je dis cela en toute bonne foi et sans aucun jugement de valeur) et que cela provoque quand même un petit «choc culturel» après avoir quitté la capitale, Phnom Penh, relativement bien développée (mais aussi bien miséreuse à certains endroits), comme toutes les grandes villes asiatiques où nous avons passé.

Je dois avouer aussi qu'après la Malaisie que j'ai adoré découvrir, je me demandais comment je «vivrais» le Cambodge. Et bien ce matin, je crois bien que j'en suis tombé amoureux: les paysages traversés en moto étaient superbes, présentant toute la palette des verts, sous un ciel bleu et quelques nuages d'un blanc éclatant. Ajoutez une route en terre brun-rouge serpentant là au travers, ainsi qu'une floppée d'enfants tout heureux de crier «hello!» à notre passage, et vous comprenez peut-être pourquoi.

Pour voir les photos des temples de Sambor Prei Kuk

Le Cambodge sous l'eau

Par Le 20/10/2011

Juste avant notre départ de Malaisie pour le Cambodge, nous avons appris que le pays était sous l'eau. Nous avons pu le constater d'en haut en arrivant à Phnom Penh par les airs, mais par la suite, nous ne pouvions pas voir grand chose de l'intérieur de la capitale, si ce n'est le niveau extrêmement haut des fleuves Tonlé Sap et Mékong lors d'une balade en bateau.

En lisant la presse locale, nous avons appris qu'un fort pourcentage des récoltes de riz serait vraisemblablement perdu, mais aussi que le Premier Ministre avait décidé d'annuler les trois jours du Festival de l'Eau (en novembre), ceci afin d'allouer les fonds prévus aux victimes des inondations et à la reconstruction du pays.

Là où nous avons enfin pu prendre la mesure du désastre, c'est lors de notre trajet en car pour nous rendre de Phnom Penh à Kompong Thom: la route est comme posée sur une digue, au milieu des étendues d'eau recouvrant rizières et vergers et faisant disparaître les pilotis de la plupart des maisons. Les abords un peu surélevés de la route servent aussi d'étable, puisqu'ils sont le seul refuge des vaches, cochons, poules et autres canards dont l'habitat est submergé, et ceci rend les transports encore un peu plus chaotiques. Les habitants ont construit des passerelles entre la route et les escaliers de leurs maisons, comme sur la place St-Marc lorsque Venise a les pieds dans l'eau. Les seuls qui semblent apprécier la situation sont les buffles, et peut-être aussi quelques enfants qui s'amusent dans l'eau. Les paysans sont forcés de se transformer en pêcheurs et certains doivent rejoindre leurs maisons en bateau, toutes les routes transversales étant sous l'eau. Malgré tout cela, la population a l'air de vivre la situation assez sereinement, arborant toujours un large sourire sur leur visage.

Fatalisme, habitude? Je ne le sais pas pour l'instant.

 Lien pour voir quelques photos


La beauté des histoires

Par Le 15/10/2011

Vendredi 14 octobre, 22h00

Après le billet peu enjoué de ce matin, un second pour aujourd'hui, mais d'un tout autre tonneau: de très fortes émotions encore, mais de joie celles-ci, vécues lors de notre deuxième passage dans une librairie-bibliothèque de Phnom Penh.

D'abord, Leïla me demande de lui lire "Le Petit Prince", ce que je m'empresse d'accepter tellement je trouve ce livre magnifique. Elle quittera l'histoire en route, mais je finirai ma lecture en solitaire...

Ensuite, la vue de la responsable des lieux lisant des histoires aux petits Messi et Lampard du quartier était très émouvante. Elle qui nous disait il y a deux jours toute l'énergie qu'elle mettait à faire aimer les livres par les enfants qui ne savent de loin pas tous lire.

Enfin, un petit garçon jouant "à la construction" avec Leïla, sans paroles, seulement des regards et des sourires... Je vous mets quand même quelques images de ces instants de bonheur, même si "L'important est invisible pour les yeux. On ne voit bien qu'avec le coeur."

Le Petit Prince en cambodgien

Messi et Lampard à l'écoute

A la construction

L'Horreur de l'Histoire

Par Le 15/10/2011

Vendredi 14 octobre, 6h00

Le sujet de ce billet n'est pas des plus faciles: notre voyage nous fait découvrir des lieux splendides, des sites magnifiques, des modes de vie extraordinaires (dans le sens: qui sortent de notre ordinaire helvétique), mais aussi des tranches de l'Histoire qui sont parmi les plus sombres. Je ne vais pas vous faire une leçon sur les années noires du Cambodge (bien que j'aie beaucoup lu là-dessus ces derniers jours), je vous propose seulement deux liens Wikipédia sur la prison S21 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Prison_S21) et les Killing Fields (http://fr.wikipedia.org/wiki/Choeung_Ek) de Phnom Penh. De là, vous pourrez continuer à chercher si le coeur vous en dit. J'ai également mis en ligne un album de photos prises dans ces deux endroits, album disponible uniquement en cliquant sur ce lien, ce qui évite (aux enfants notamment) de tomber dessus par hasard. En effet, certaines images ne sont pas franchement agréables à visionner, mais je crois que sur le moment, le fait de me concentrer sur le cadrage, l'exposition ou le temps de pause me rendait la visite un peu moins difficile. Je n'ai jamais eu l'occasion de visiter Auschwitz, mais ces deux sites doivent se ressembler par plusieurs aspects.

D'autre part, sur Bornéo dernièrement, nous avons entendu parler du mémorial des Marches de la Mort, marches datant de la Seconde Guerre Mondiale lors desquelles de nombreux soldats britanniques, australiens et américains sont décédés. Dans mes réflexions de cette fin de nuit, je me dis que l'Homme (en fait, l'homme devrais-je écrire, car je ne connais pas de figures féminines dans ces cas dramatiques) n'apprend décidément pas: goulags soviétiques, camps d'extermination nazis, camps de rééducation chinois, Cambodge, Argentine, Chili, Rwanda, ex-Yougoslavie, mais aussi génocides kurde, arménien, et j'en oublie certainement beaucoup malheureusement...

Il me semble important que notre voyage ne se résume pas qu'à des visites de belles plages et autres sites merveilleux, mais je suis content d'avoir fait ces deux visites sans les enfants...

Cliquer ici pour voir les photos